Transcription de la conférence de presse d'ouverture du deuxième Congrès extraordinaire

05.09.2018 - Transcription de la conférence de presse d'ouverture du deuxième Congrès extraordinaire, à laquelle ont assisté le Ministre éthiopien des technologies de l'information et de la communication, Ubah Mohammed Hussien, le Directeur général de l'Union postale universelle, Bishar A. Hussein, et le Directeur général et Président du Conseil d'administration de la Poste turque, Kenan Bozgeyik. La conférence de presse a débuté par des déclarations d'ouverture suivies d'une séance de questions et réponses.

Ubah Muhammed Hussien, Ministre éthiopienne des technologies de l’information et de la communication

Merci beaucoup! Je voudrais juste expliquer brièvement comment nous avons préparé ce Congrès extraordinaire. Comme vous l’avez entendu au cours de la cérémonie ce matin, il s’agit du deuxième Congrès extraordinaire de l’UPU et il se tiendra sur cinq jours ici, à Addis-Abeba. Nous attendons presque 2100 participants des 192 Pays-membres de l’Union. La poste éthiopienne a fait tout son possible pour assurer un déroulement idéal de ce Congrès extraordinaire.

L’idée fondamentale de ce Congrès est la transformation de l’UPU. Pendant cinq jours, le Congrès se concentrera sur les thèmes suivants: réforme de l’Union, réforme du système appliqué aux contributions des Pays-membres de l’UPU et pérennité de la Caisse de prévoyance de l’UPU. Nous nous pencherons également sur les moyens de coopérer aux niveaux international et régional. L’objectif premier consiste à fournir des services efficaces et rentables pour tous nos clients communs. Pas seulement pour les entreprises, mais également pour les particuliers.

Le Ministère, tout comme l’Éthiopie, souhaite remercier l’UPU. Ce deuxième Congrès extraordinaire est unique de par sa nature, et j’apprécie profondément l’excellente relation de travail que nous entretenons avec les Pays-membres de l’UPU. Nous sommes heureux d’accueillir ce Congrès et nous souhaitons à tous les participants des discussions très fructueuses et un excellent séjour dans notre pays.

Bishar A. Hussein, Directeur général du Bureau international de l’UPU

Nous sommes une institution intergouvernementale spécialisée des Nations Unies. L’UPU est composée de 192 Pays-membres. Elle a été créée en 1874. Juste pour vous donner une idée de la nature du Congrès, il concerne le secteur postal international. L’histoire du service postal remonte bien au-delà de 1874. Toutes les civilisations, dont la Chine (Rép. pop.) par exemple, disposaient de réseaux postaux avant cette époque. J’ai vu des archives postales en Chine (Rép. pop.) qui dataient d’environ 1600 avant J.-C. Ce domaine d’activité n’est donc pas récent. Avant 1874, il existait des réseaux postaux bilatéraux. Avec l’évolution des services, des situations et de la société, les besoins en matière de communication ont augmenté. Par conséquent, de nombreux réseaux postaux se sont mis en place dans différents pays. Ils étaient toutefois bilatéraux.

Le monde avait besoin d’un réseau postal unique capable d’organiser ces systèmes bilatéraux. C’est pourquoi l’UPU a vu le jour à Berne, en Suisse. De nombreux pays ont ensuite rejoint l’Union au fil des années. Aujourd’hui, ce nombre atteint presque 200 pays, qui sont liés entre eux par des traités internationaux. La question est donc de savoir comment rendre le transfert de courrier d’un pays à l’autre efficace, rapide et fiable. Pour importer ou exporter du courrier international, il faut connaître les normes. Parce que si le courrier arrive à Oman, par exemple, il vous faut connaître la date et l’heure de son arrivée, les arrêts intermédiaires, etc.

Connaître toutes ces informations requiert la coopération de nombreux pays qui parlent des langues différentes et emploient des systèmes d’écriture différents, comme le chinois, le japonais et l’arabe, par exemple. Reconnaître ces écritures exige une grande capacité technique. Qui s’en charge? Qui fixe les règles et surveille leur application? C’est l’UPU qui unit postes et peuples dans le monde entier. 

Différents pays utilisent différents moyens de transports: l’avion, le train, le mulet même est encore en usage dans certains pays. Mais je peux vous dire une chose, c’est que, quelles que soient les avancées technologiques réalisées, si vous commandez des marchandises en Chine (Rép. pop.) ou sur eBay, ce n’est pas la technologie qui va livrer le colis à son destinataire. Il faut encore quelqu’un pour s’acquitter physiquement de cette tâche, et telle est l’inestimable expérience de l’UPU.

Le réseau postal est le plus vaste réseau de distribution du monde. Mais nous sommes bien plus qu’un simple service de distribution de lettres. Le commerce électronique est aujourd’hui une activité en plein essor. On peut tout commander en ligne. La poste offre tant de services aux sociétés et il y a tant de segments de marché à explorer.

Le Congrès de l’UPU est l’organe où les postes et les gouvernements se réunissent pour décider des règles d’échange du courrier. Quand un client envoie du courrier, la poste doit songer à le distribuer dans les délais fixés. Mais si quelqu’un expédie les envois, quelqu’un doit rémunérer ce service. Où va l’argent? C’est une question délicate. Après tout, l’échange de courrier international est une activité commerciale.

Les Pays-membres de l’UPU présents au Congrès débattront le plan d’intégration des produits et le plan de rémunération intégrée, qui décident comment les colis peuvent être envoyés, reçus et rémunérés. Nous utilisons les réseaux, les bateaux, les avions et les trains. Le but du Congrès consiste à améliorer l’efficacité et la rentabilité des réseaux postaux. Il s’agit là du principal sujet de discussion des cinq prochains jours.

 Kenan Bozgeyik, Directeur général et Président du Conseil d’administration de Turkish PTT Corporation

Je vous remercie infiniment de me donner la parole. Comme vous le savez déjà, je suis le Directeur général de la poste turque et j’officie également comme Président du Conseil d’administration de l’UPU. Je souhaite partager avec vous quelques mots sur le Congrès extraordinaire se tenant à Addis-Abeba. La décision d’organiser ce Congrès extraordinaire a été prise durant le Congrès précédent, organisé à Istanbul en 2016, cela afin de traiter de nombreuses questions se rapportant au secteur postal. 

 Nous sommes réunis aujourd’hui avec les 192 Pays-membres de l’UPU et nous nous réjouissons de prendre de nouvelles décisions sur nos défis communs. Les représentants éthiopiens nous ont accueillis durant la séance matinale avec un spectacle de danse traditionnelle dont nous nous souviendrons longtemps. Mais je tiens à vous assurer que ces cinq prochains jours, nous allons travailler.

Le voyage d’Istanbul à Addis-Abeba ne représente que la moitié du chemin à parcourir, car nous travaillons toujours sur la prise de décisions très importantes afin d’être prêts pour le Congrès de 2020. Nous allons non seulement tenir des réunions bilatérales, mais également échanger nos pratiques exemplaires et nos expériences, notamment lorsque nous traiterons du plan d’intégration des produits et du plan de rémunération intégrée, de la Caisse de prévoyance de l’UPU, de la réforme de l’Union et de la réforme du système de contributions.

Ici, à Addis-Abeba, ce ne sont pas seulement les opérateurs postaux qui participent au Congrès, ce sont aussi les autorités de régulation postale et beaucoup d’ambassadeurs. Nous allons tous parler de la façon de forger l’avenir du secteur postal. Aujourd’hui, nous vivons un moment historique, aussi je souhaite remercier tous les participants, en particulier nos collègues de l’UPU, pour les efforts déployés pour organiser ce Congrès. Je souhaite également vous remercier vous, les représentants des médias éthiopiens, pour l’intérêt que vous manifestez dans cette conférence de presse et dans le Congrès extraordinaire.

 Questions-réponses:

 Question: Dans de nombreux pays du monde, par exemple en Afrique du Sud, des grèves ont eu lieu dans le secteur postal. Quel rôle l’UPU a-t-elle joué dans la résolution de ces difficultés? Je souhaiterais également vous poser des questions sur la distribution des colis. Nous avons tous entendu parlé de la situation relative au courrier palestinien, par exemple. Il existe un conflit des deux côtés et je souhaiterais connaître votre opinion en tant que Directeur général de la plus grande organisation postale mondiale.

 B. A. Hussein: Les questions postales nationales, en particulier les questions de politique nationale, ne sont pas du ressort de l’UPU. Chaque pays possède son propre gouvernement chargé de ce type de questions. Nous sommes une organisation des Nations Unies et nous agissons au niveau international. Les grèves du secteur postal sont une question locale entre les employés des postes et les entreprises postales, et nous ne pouvons pas exercer d’influence ni de pression pour la résolution de ces problèmes. En tant qu’ancien Président et Directeur général d’une entreprise postale, je peux vous assurer que chaque pays traite ces questions de manière différente.

 Concernant la problématique postale en Palestine, il s’agit d’un problème bien connu au niveau international et d’une situation politique très difficile et de longue date entre Israël et la Palestine, au Moyen-Orient. Vous avez probablement vu des discussions à ce sujet sur CNN, sur la BBC ou d’autres médias réputés. Évidemment, cela nous préoccupe. Nous souhaitons que le courrier puisse être échangé efficacement partout, entre tous les pays du monde, pas seulement entre Israël et la Palestine. Bien que nous ne puissions pas exercer notre influence auprès des figures politiques concernées par cette question délicate, nous souhaitons néanmoins que ces pays se réunissent pour avoir des débats fructueux et parvenir à une solution appropriée. Et nous espérons que cela arrivera le plus rapidement possible. J’estime qu’il s’agit d’une question hautement politique, toutefois, mon rôle, en tant que Directeur général, consiste uniquement à conseiller les parties intéressées pour trouver une solution dans les meilleurs délais.

Lorsque les usagers envoient leur courrier, ils ne s’attendent pas à ce que leurs envois soient retardés de l’autre côté. L’UPU s’efforce de favoriser le développement des secteurs postaux de ces pays en investissant dans leurs projets respectifs grâce au Fonds pour l’amélioration de la qualité de service. Par ailleurs, nous examinons différentes propositions de modification des Actes de l’Union qui régissent les règles applicables aux Pays-membres de l’UPU et prenons des décisions concernant ces propositions. En dehors de cela, j’estime qu’il incombe aux pays de résoudre les conflits locaux les concernant. Mon rôle en tant que Directeur général consiste à les aider à trouver un consensus.

Q: Pouvez-vous expliquer les principaux sujets abordés lors du Congrès extraordinaire, en particulier en ce qui concerne les pays africains?

B. A. Hussein: Mme la Ministre et M. Bozgeyik en ont déjà fait une courte description. L’un de ces sujets concerne la réforme. Nous devons changer notre structure afin que les délégations soient représentées plus efficacement. Le processus électoral est également concerné. La structure de l’Union est une question de longue date et fera l’objet de débats au cours de ce Congrès. Les autres questions soumises à discussion sont le plan d’intégration des produits et le plan de rémunération intégrée ainsi que la Caisse de prévoyance de l’Union et le système de contributions. Si le moteur d’un véhicule tombe en panne, le véhicule n’avance plus. Nous, l’UPU, sommes le moteur. Nous devons être efficaces et structurés afin que le secteur postal élargi non seulement continue d’exister, mais également afin qu’il se développe et s’améliore pour ses clients.

Q: Quelles améliorations devraient être mises en place pour que les paquets au départ et à destination de l’Éthiopie et d’autres pays en développement soient distribués dans les temps, et que pouvez-vous faire pour qu’ils ne soient pas perdus?

Mme la Ministre Mohammed: Les services postaux ont besoin d’être transformés, en particulier dans les pays en développement. L’Éthiopie est également un Pays-membre de l’UPU, et nous travaillons dans le cadre de plusieurs traités et accords sur la scène internationale. Mais en ce qui concerne chaque pays individuellement, il est normal qu’il y ait des hauts et des bas. Le Gouvernement éthiopien et la poste éthiopienne travaillent de concert pour lutter contre ces problèmes spécifiques. Nous devons ainsi nous concentrer en permanence sur les besoins de la clientèle et constamment améliorer notre qualité de service. Nous sommes tenus de respecter l’obligation de service universel (Remarque: l’obligation de service universel requiert de fournir un service global) dans toutes les zones, et en particulier dans les zones rurales de l’Éthiopie.

B. A. Hussein: Les problèmes avec les paquets ne surviennent pas uniquement dans les pays en développement, mais dans tous les autres pays également. L’Éthiopie est un très grand pays et son réseau est donc immense. Bien entendu, nous pouvons améliorer la sécurité du courrier, les systèmes de tri, la formation, l’automatisation et les systèmes de suivi utilisés, mais tous ces aspects varient selon le pays. Nous pointons souvent du doigt des petits problèmes, mais nous ne voyons pas les millions de colis qui transitent avec succès. L’erreur est humaine, mais nous essayons d’aider les Pays-membres à les résoudre, et ils nous font donc confiance.

 

 

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